04 nov 2008

Le château qui fut bref


Et justement cette nuit où je voudrais dormir, allonger mon dos à plat sous des couvertures dans le noir, tout le monde veille et bruisse. Je fête ici l’anniversaire d’un enfant, ailleurs on attend comme le matin d’un monde; il m’est bien difficile de croire en ces signaux de fête, car je voudrais juste allonger mon dos dans le noir, que ses mains passent sur tous les muscles noués, et les dénouent. Je n’ai pas envie de veiller, de m’enivrer ou d’attendre les rumeurs de la fête; je me sens seule sans elle et sans ses mains pour me dénouer le dos.

Châtelaine arpente un peu de mon royaume
le jour comme un chiffon s’est pris entre les arbres
et le temps lentement fuit dans les bois
où les fontaines gisent dans leur sourire
un oiseau frappe encore le ciel
au loin les vents découvrent la montagne
et dévisagent un peu le fond de l’horizon
dès lors tout se tait dans les feuilles
tout se tient dans le corps tranquille de l’été
sinon dessous l’écorce une vague laissée
pour toi qui es tant belle et si peu dans la vie

Reviens la foudre seule a compris notre vœu
la terre est un fragment du château qui fut bref
et par un grand profil de matin sur le sol
l’ombre se fait précise autour de ma tranchée
car je suis seul et je combats debout
à force d’avoir fait des statues de mes jambes

Juan Garcia