09 oct 2008

Waste lands


PHLEBAS the Phoenician, a fortnight dead,
Forgot the cry of gulls, and the deep seas swell
And the profit and loss.
A current under sea
Picked his bones in whispers. As he rose and fell
He passed the stages of his age and youth
Entering the whirlpool.
Gentile or Jew
O you who turn the wheel and look to windward,
Consider Phlebas, who was once handsome and tall as you.

L’un après l’autre ils passent dans le bureau et j’entends leurs exclamations au passage de ma table où j’ai vidé le contenu du sac en plastique de la librairie. “Tu as acheté Homo disparitus! Gégééé, j’avais envie de le lire depuis des mois.” “Oh chouette, tu as acheté le bouquin de Weisman, j’en ai entendu parler à la radio, je veux le lire!”

Ah bon. Oui, j’ai acheté Homo disparitus pendant l’heure de la leçon de musique de Sam. Je n’en avais jamais entendu parler. Je l’ai pris en me disant que si j’échouais depuis trois ans à lire des romans peut-être qu’un essai me réussirait davantage. Je l’ai trouvé après avoir méthodiquement traversé, sans que diminue le moindrement mon sentiment de vacuité devant ces monceaux de livres, tous les rayons — cuisine, tricot, bédé, économie, politique, psychanalyse, histoire, tourisme, photo, beaux-arts, romans.

Je me demande pourquoi ils ne m’ont pas parlé d’Homo disparitus avant que je l’achète au bout d’une heure à attendre la fin de la leçon de musique et que je le pose sur le coin de mon bureau.

Post-apocalyptic Ameyoko de Motoda Hisaharu est sur Pink Tentacle (© Creative commons); on peut lire les autres parties du poème d’Eliot ici, par exemple.