07 jan 2009

Oggi l’an neuf


La Cartographe s’est calée sur l’an “neuf”, plutôt que sur un Noël aléatoire, pour envoyer sa cueillette. Bien choisie. Le cadet fait bien un peu la moue au début, découragé par le texte anglais qui fait écran à sa curiosité des énigmes du livre reçu — le petit, lui, exhibe narquoisement son aisance devant les illustrations limpides d’un abécédaire de fruits et légumes. Ça s’inverse au bout d’un quart d’heure: le premier commence à s’intéresser, et le second boude, frustré de ne pas avoir accès à ces mystérieuses devinettes et autres puzzling stories à déplier. L’aîné consent à sourire largement au feuilletage de son encyclopédie de poche, commentant drôlement la juxtaposition comique, dans ce gros volume savamment dénué de tout apppareil métacritique, d’une typologie des marteaux et de la liste des pièces de Shakespeare. On découvre avec un temps de retard le petit mot personnel glissé dans chaque ouvrage.

Le mien continue la collection d’un vieux rêve — un embranchement de vie pas suivi, et devenu comme un feuillage adjacent dont on prend quelque soin, au jardin. Cette année c’est plutôt ce genre-ci:

Une autre année, plutôt ce genre-là:

Jamais vraiment cet autre-ci, que j’aime bien aussi:

Mais en vérité je les aime bien tous. La difficulté, c’est d’accepter de les frôler, comme on se promène sous les ombrages, lentement, une fois qu’on a passé l’âge de grimper dans les arbres pour y faire des cabanes. Je n’en lis aucun, en fait. Je les regarde, et même pas toutes les pages. J’ai bien tenté, naguère, encouragée par la compagnie de la Cartographe, une excursion dans ces embranchements du savoir dont j’ai délaissé le cours depuis trop longtemps. C’est un mauvais souvenir: j’ai dû construire toute ma démonstration dans la solitude — la Cartographe était dans ses mauvais jours. Puis l’objet du propos a été supprimé des librairies quelques mois plus tard: mon petit exposé n’avait plus d’intérêt qu’historiographique. Et pour finir en laideur, le travail a été imprimé sous une forme aberrante qui en élimine tout le sel. A oublier.

Moralité: faut pas essayer de grimper aux arbres quand on a passé l’âge. Les vieux singes doivent se contenter de faire des grimaces… au pied des baobabs…

Un clic sur les extraits d’images pour aller à leurs sources.

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